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Le ressac de Dylan

7 octobre 2012

Quand journalisme rime avec voyeurisme.

« À Lamballe, un septuagénaire tué, le fils recherché. »

Voilà ce que titrait la sous-tribune de Ouest France, ce week-end.

Sous cette annonce, la photo d'u121005145807885_20_000_apx_450_ne jolie petite maison de pierre, agrémentée de bleu et de plantes grimpantes. Je suis étonnée, mais je laisse le journal à ma mère qui part immédiatement à la recherche de l'article complet. Oui nan mais voyez-vous, en même temps que ce cher canard, j'avais été cherché des baguettes de pain toutes brûlantes, je me suis donc rapidement ruée sur l'une d'elles. Un drame familiale près de chez moi n'allait certainement pas m'en distraire. J'écoute donc ma maman lire à haute voix quelques brides de cette histoire, entre quelques marmonnements.

« Y a même un plan, regarde. 

- Nan, t'es sérieuse ?!

- Bah si regarde, y a le plan d'eau, là... Ca doit être, euh...

- En face de l'auto-école où j'allais. »

Dés la Une, en plus de la photo de la maison où s'est déroulé le drame, on nous indique la rue dans laquelle celle-ci se trouve. Bah oui, voyez-vous, c'est une rue très fréquentée, alors rendez-vous compte du choc pour tous les badauds de lecteurs de ce journal ! Et si, comme beaucoup, ils ne connaissent pas vraiment les noms des rues, il y a donc ce fameux plan dans le grand article en couleur qui y est consacré dans les pages locales (oui, il y en a un plus petit dans celles réservées aux informations nationales et européennes.). Et pour revenir à ce large article, on y lit à nouveau des informations capitales : l'âge du fils, le passé de professeur de maths du père, qui a enseigné au lycée Henri Avril (le lycée public juste à côté de son joli domicile, vous rendez-vous compte !). On apprend même avec beaucoup de peine que le pauvre défunt, atteint alors d'un Alzheimer avancé, avait perdu une fille de 20 ans. C'est après cela qu'il était parti enseigner un certain temps « dans les îles ».

Oh, mon dieu ! C'est affreux, une histoire aussi dramatique tout près de chez nous !

Au nom du droit à l'information, jusqu'où nos journalistes vont-ils ? Il est capital d'informer les gens, il en va du devoir des journalistes... Notion qui m'énerve déjà à chaque fois que sont faites des descriptions poussées de crimes et de leurs auteurs. Nous avons le droit de savoir ce qu'il se passe près de chez nous n'est-ce pas ? Il faut que l'on sache, il faut que l'on connaisse ces dangers qui nous guettent pour être plus en sécurité !

Oui, c'est certain. On ferait bien de placarder partout à quel point la Masse actuelle est conne en s'ennabrutise, se pervertit. Là ce serait peut-être un peu plus productif... Nan bon, ok : ce serait inutile.

Parce que là, sérieusement, il ne s'agit à l'évidence que d'une histoire on ne peut plus relationnelle, familiale, et intime. L'homme tué était Alzeihmer, fuguait régulièrement, était de plus en plus difficile à gérer et agressif envers le fils soupçonné du meutre. Ah, et fils dont on a retrouvé la voiture, vide, près des plus belles falaises des alentours - le Cap Fréhel, pour ceux qui connaissent.
Alors, franchement, pensez-vous qu'un seul lecteur s'est senti en danger en prenant connaissance de cette affaire ?

Je ne vois là qu'une forme de voyeurisme. Je ne vois là que le même type d'intérêt que celui sucité par la télé-réalité (qui a eu tant de succès que les mises en scène et sénarios pré-déterminés deviennent si flagrants... C'est triste, n'est-ce pas ?).

 

Ou le genre de journalisme à deux balles qui est à la fois reflet et moteur de la putréfaction de notre société.

Bref, j'aurais pas dû regarder cet article ; me voilà encore en colère contre le monde entier...

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7 octobre 2012

Le Soleil a rendez-vous avec la Lune.

La Lune. Fertilité, mystification et inconstance. Parfois invisible, parfois lueur fascinante de beauté simple, pure, unique. Éternel satellite.

Le Soleil. Puissance, importance et éclat. Lui ne luit pas : il brille, il éclaire, il illumine de façon franche. Lorsqu'il se voile, on s'enquit de son retour. On l'espère. Toute une galaxie gravite autour de lui.

Il n'y a que lorsque le Soleil daigne l'éclairer que leur présence se combine aux yeux du monde. Ces quelques jours de rencontre sonnent comme la perfection qu'ils attendaient. Son charme, la Lune ne le doit qu'à sa lumière.

La voilà qui s'éteint à nouveau. Doucement, elle sombre dans les ténèbres.

Ce n'est pas grave, elle apparaîtra à nouveau. Oui, certainement. Elle attendra.

Le Soleil a rendez-vous avec le Lune. Mais le Soleil ne le sait pas et la Lune, elle l'attend.

Ou l'éternelle comédie que me joue mon cœur de façon, semble-t-il, cyclique.

 

Hé, à force de changer d'orbite, ne risque-t-elle pas de se perdre ? Poor little girl. 

 

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Le ressac de Dylan
  • Moi, si j'étais un homme, je répondrais au prénom de Dylan. Je m'appelle Charlène mais, finalement, la différence avec l’hypothétique Dylan doit être si sensible... Bienvenue dans le désordre de ces flots.
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